Retour sur La voie de la colère


JjmWeber nous avait fait parvenir une critique de La voie de la colère en 2014 (460 pages, voir ici), et surtout fait part de son contentement. Nous le rejoignons en cela.

Curieuse façon de se gratter le dos.

Certes tous n’est pas parfait mais pour un premier roman, c’est une très grande réussite. L’auteur n’a pas la prétention de créer un monde follement original : pas de langues exotiques (le langage ancien étant assez transparent), ni de pays improbable (on ne sait que peu de choses des Nâagas) ni d’histoire plurimillénaire détaillée (on apprend des bribes sur les différentes dynasties). Mais A. Rouaud inscrit dans ce monde des personnages assez épais dans une trame narrative intéressante, celle d’une république aristocratique faisant suite à un empire (avec ses proscriptions et ses changements somme toute rapides, nés d’une vision démocratique et laïque assez française dans son expression), tout en n’en faisant pas un roman politique. Nous ne suivrons cependant pas JjmWeber sur le parallèle avec Baudouin IV de Jérusalem et l’empereur.

L’aspect temporel est particulièrement bien géré, que ce soit entre les deux parties ou à l’intérieur de certains chapitres. Les auto-citations en début de chapitres sont un signe de cette maîtrise. L’écriture est rapide comme le souligne JjmWeber et va à l’efficacité, même si l’auteur sait se ménager des plages plus calmes pour les réflexions des personnages. L’utilisation un peu excessive de l’adjectif « torve » pour qualifier un regard sur deux est un malus par contre.

Le second tome ne semble toujours pas sorti mais celui-ci mérite un 7,5/8.