Barbares

Roman de science-fiction de Rich Larson.

Baleine avec pas mal de parasites.

Le nagevide est une création humaine, astrobiologique. D’ordinaire il nage dans l’espace, comme une sorte de titanesque baleine sur laquelle vit tout un écosystème (pas forcément amical). Celui que Yanna, Hilleborg et leurs deux clients ont prévu de visiter a deux caractéristiques principales : il n’est pas répertorié dans les cartes astrales et il est mort. Mais les deux clients, fortunés comme il se doit, ont insisté pour que ce soit celui-là, et pas un autre. Une fois descendus à la surface (sauf Hilleborg, à qui il ne reste plus que la tête parce qu’il fallait faire de la place dans la prison dérivante dans laquelle il a purgé sa peine de contrebandier), les explorateurs réalisent qu’ils ne sont pas les premiers à être venus mais aussi que les occupants de la navette n’ont pas survécu longtemps aux périls locaux. Les coïncidences s’amoncellent beaucoup sur ce nagevide, un peu trop pour que le calme persiste.

Des personnages avec une épaisseur psychologique et un vécu, un monde certes limité au nagevide mais bien peuplé en habitants étranges, une histoire évidemment courte (c’est toujours et encore le principe de la collection) mais qui offre un bon lot de rebondissements. C’est au final encore un contrat rempli pour le lecteur qui trouvera ici la brièveté qu’il cherche et pourra apprécier, encore une fois, l’expression d’une maîtrise très avancée de l’agencement en quelques mots (le néologisme de science-fiction est une aide précieuse il est vrai) de portraits, d’environnements et d’actions. Du dépaysement, un attachement au grotesque et des questionnements qui laissent leurs empreintes pour un roman court ressemblant beaucoup à un bonbon acidulé.

(un pistolet tchekhov, tiens tiens … 8)