La Maison des Jeux III : Le Maître

Roman fantasy de Claire North.

Peu de noir et de blanc, beaucoup de rouge.

Nous y sommes. Argent, celui qui avait aidé Remy Burke dans le second volume de la série, est prêt pour la partie finale, celle qu’il doit jouer contre la Maîtresse de la Maison des Jeux. S’il gagne, il prend le contrôle de la Maison. S’il perd, il en deviendra le servant voilé sans volonté propre pour l’éternité. Le jeu choisi, ce sont les échecs, mais à l’échelle de la planète, où les pions sont des premiers ministres ou des compagnies de mercenaires et les tours la CIA ou l’armée chinoise. Pour cela, durant des siècles, il a amassé des ressources et des services qu’on lui doit, le plus souvent suite à des parties jouées contre d’autres joueurs de Haute Loge. La partie contre la Maîtresse démarre à New-York et Argent doit dès la première heure éviter le mat qui a toutes les chances de se matérialiser par sa mort. Un affrontement titanesque commence, dans lequel la volonté d’Argent et le pourquoi de son combat vont jouer un rôle capital. Parce qu’en face non plus on ne lésine pas sur les moyens.

Quand les protagonistes de l’histoire ont de tels moyens, c’est évidemment le grand spectacle à chaque page, avec un aspect très cinématographique affirmé. Avec cela, comme Argent est un roi d’échecs qui se déplace somme toute beaucoup, le lecteur profite d’une série de petites cartes postales, brossées à chaque fois en quelques mots, moments de pause entre deux frénésies, lueurs d’espoirs et de détachement dans un monde en perpétuel basculement du fait du jeu en cours. Le lecteur fait aussi progressivement la connaissance d’Argent, de comment tout a commencé, tout comme en même temps certaines questions des tomes précédents peuvent parfois trouver une réponse. Mais comme il y aussi grand plaisir à être un peu baladé par C. North, tout ne coule pas de source, la fin moins que tout ce qui précède.

Il reste en bouche un petit arrière-goût de questions sans réponses après avoir refermé ce roman, et ce n’est pas déplaisant.

(personne ne semble jouer au Qui est-ce par contre …8)