Tout sur la vie sexuelle du Führer.
Balayage de tout le spectre des rumeurs ayant attrait à la vie privée d’A. Hitler par Alain Libert et Victor Drossart.
Avouons que le titre peut faire se soulever quelques sourcils, surtout si le lecteur a déjà une petite idée de tout ce qui a déjà pu être écrit sur un tel sujet, avec toujours en toile de fond la volonté d’expliquer l’essence même du Mal à l’aide d’explications physiques ou psychologiques (des afflictions qui une fois traitées auraient changé la face du monde). Nos deux auteurs (au penchant historien et tournés vers le second conflit mondial) traitent tout le spectre du sujet, sans entrer dans les détails. Et on va en lever, du sourcil …
La première partie est consacrée à toutes les liaisons féminines, avérées ou non, que l’on prête à A. Hitler. Eva Braun est bien évidemment en bonne place mais l’auteur de cette partie évoque aussi, entre autres, sa nièce Geli Raubal, Henriette Hoffman ou Leni Riefenstahl. La seconde partie (dont le titre reprend d’ailleurs un bon mot contre Jules César) explore les relations homosexuelles qui auraient été celles d’A. Hitler, que ce soit R. Hess ou Julius Schreck son chauffeur. La troisième partie passe ensuite aux rumeurs sur l’impuissance, avant que la dernière partie achève le sujet avec les perversions (sado-masochisme, coprophilie, zoophilie) ou le soutien qu’il a obtenu au début de son ascension auprès d’influentes grand-mères …
De manière assez surprenante, les deux auteurs ne semblent pas croire plus que cela à leur sujet (assez étonnant p. 203, où les psycho-historiens sont à juste titre critiqués). L’appareil critique est quasi inexistant et les auteurs semblent ignorer les pratiques scientifiques les plus basiques quand ils citent des ouvrages (par exemple p. 25, où le traducteur se retrouve co-auteur). La seconde partie est néanmoins meilleure que la première (p. 109), avec un auteur visiblement différent (mais aux mêmes références que le premier). Si l’on sent que les auteurs ont eu des lectures, ces dernières ont été limitées par une connaissance plus que parcellaire de la langue allemande (p. 72). Tout ce livre repose sur des on-dit, et c’est la foire aux suppositions que l’on aligne comme des saucisses. Du point de vue formel, le livre est bourré d’erreurs typographiques (y compris dans les titres …) ou de noms propres mal orthographiés. Ce livre de 220 pages avec des illustrations monochromes dans un cahier central n’a visiblement pas été relu. Quant à la bibliographie, son absence n’est pas réellement une surprise après ce qui vient d’être dit.
Au moins, on a appris qu’aucune partie du monde (ainsi que hélas peu de spécialités scientifiques) ont été épargnées par ce genre de recherches …
(les Wandervogel, un mouvement homo-érotique (p. 123), ha … 3)